Femme et Islam. Deux mots souvent opposés dans les médias qui alimentent les débats. Loin des images stéréotypées, plusieurs personnalités féminines et croyantes, ont participé à « La Tente d’Abraham » organisait par les Scouts Musulmans de France à l’Institut du Monde Arabe le 12 mai dernier. Des parcours de vie de femmes musulmanes et affranchies des clichés.
Depuis 15 ans « La Tente d’Abraham » est un évènement phare des Scouts Musulmans de France qui fête par ailleurs ses 20 ans d’existence. Célébrant le vivre ensemble, ce rassemblement a pour ambition de réunir, chaque année, des personnalités du monde inter-religieux, associatif mais aussi économique. Placer sous le signe de l’échange et du dialogue, « La Tente d’Abraham » constitue un temps fort de l’agenda annuel des SMF.
« On doit changer l’image de la femme musulmane et les préjugés », explique Camelia Galey qui a présidé la conférence de cette quinzième Tente d’Abraham. Mariée à un diplomate de confession chrétienne, Camelia Galey est musulmane. En s’impliquant dans le débat « Islam et Vivre Ensemble, un regard au féminin », elle entendait montrer que dans l’Islam, « la femme est libre ».
« Le but de cet évènement est de laisser les femmes parler de leur rôle », continue la maîtresse de cérémonie. Elle est d’ailleurs très « fière » des interlocutrices présentes lors de cette journée sous la Tente du prophète. De Sharifa Al Belooshi, épouse de l’ambassadeur du Bahrein en France et très active dans le monde associatif à la vice-présidente de la Région Nord-Pas de Calais : l’élue Vert Madjdouline Sbai, des femmes musulmanes de tous les horizons se sont succédé à la tribune pour raconter leurs histoires et leurs parcours.
Une montée en puissance des femmes
Le Cheikh Khaled Bentounes est le président d’honneur et le fondateur des Scouts Musulmans, il explique à Saphirnews que le but, cette année, était de donner la parole à des « femmes qui ont des responsabilités ». « Dans le monde musulman, les évènements du printemps arabe ne sont pas tombés du ciel, continue le Cheikh Bentounes, ils sont le résultat d’un mouvement de fond : un changement de génération dont les femmes sont un élément essentiel. En 2025, dans le monde arabo-musulman ce seront les femmes qui seront le plus de diplômées, elles auront donc en charge l’avenir du pays. C’est une étape importante que j’attends avec impatience. »
Les femmes musulmanes peuvent aujourd’hui jouer un rôle essentiel pour la compréhension de leur religion alors que l’islamophobie alimente les débats. « Il faut sortir des cas marginaux montés en épingle par les médias »affirme le Cheikh Bentounes. Une volonté qui passe aussi par l’éducation, fer de lance des SMF depuis leur création. « Il faut redonner la confiance en l’autre. Car c’est l’autre qui va me permettre de savoir qui je suis », conclut le Cheikh.
Rédigé par Pauline Compan | Mercredi 18 Mai 2011